Bientôt un test sanguin pour diagnostiquer le burn-out?
Selon une recherche publiée en 2011 par la Professeure Sonia Lupien et Robert-Paul Juster, du Centre d’études sur le stress humain de l’Université de Montréal, votre sang et le niveau d’une hormone dans votre salive pourraient révéler si vous êtes sur la voie de l’épuisement professionnel avant d’être gravement atteint.
Sonia Lupien: « Pour des conditions comme l’épuisement professionnel, où il n’y a pas de consensus sur les critères de diagnostic et où il existe un chevauchement des symptômes avec la dépression, il est essentiel d’utiliser de multiples méthodes d’analyse. Une signature possible de l’épuisement professionnel pourrait être la diminution de la production de l’hormone de stress, le cortisol*, et des dérèglements des systèmes physiologiques qui interagissent avec cette hormone de stress. »
L’étude montre que les niveaux de cortisol* sont souvent élevés chez les personnes qui souffrent de dépression, alors qu’il a tendance à être trop bas dans les cas d’épuisement professionnel. Ainsi, un surplus de cortisol pourrait être aussi nocif qu’une insuffisance. Malheureusement, les victimes de burn-out sont souvent traitées avec des antidépresseurs qui réduisent le niveau de cortisol. Si ce taux est déjà inférieur à ce qu’il devrait être, la prescription de ce type de médicaments pourrait donc être une erreur de traitement.
Le stress chronique et des niveaux déséquilibrés de cortisol* peuvent exercer une sorte d’effet domino sur les processus physiologiques.
Les chercheurs parlent de « charge allostatique » comme indice des problèmes physiques de l’usure. En examinant des facteurs comme l’insuline, le sucre, le cholestérol, la tension artérielle et l’inflammation, les chercheurs établissent l’ « indice de charge allostatique ».
Selon le professeur Juster: « L’utilisation d’un indice de charge allostatique ouvre aux chercheurs et aux cliniciens une fenêtre sur la façon dont le stress chronique épuise la personne. À l’avenir, nous avons besoin d’études qui suivent les gens au fil du temps pour déterminer si le profil d’un taux peu élevé de cortisol et de dérèglements physiologiques correspond bel et bien à la signature de l’épuisement. Si c’est le cas, la science aura progressé d’un pas vers l’aide aux travailleurs en détresse avant leur épuisement professionnel».
*Le cortisol est une hormone du stress