«Mais tu n’as qu’à vouloir pour t’en sortir»

Léo*, responsable de département dans une banque, me raconte la réaction de ses collègues lorsqu’ils ont constaté à quel point il était encore gravement épuisé après plusieurs semaines à 50% d’arrêt maladie.

Ce jour-là, ils finissent par lui dire: «mais secoue-toi, tu n’as qu’à vouloir t’en sortir pour aller mieux!». Léo me décrit par une image l’incompréhension qu’il a sentie à ce moment-là:

«C’est comme si mes collègues rament énergiquement sur une barque à la surface de l’eau et que moi je suis en danger de mort, en train de me noyer, à plus de 30 mètres de profondeur; ils me crient alors pour m’aider: courage, vas-y nage, si tu veux, tu peux revenir sur le bateau!»

Non Messieurs, «vouloir aller mieux» ne suffit pas pour guérir du burn-out. Les victimes de burn-out ont habituellement une grande force de volonté mais ils se sentent impuissants pour aller mieux. Ce vécu d’impuissance fait partie du processus d’épuisement.

Guérir du burn-out nécessite un engagement personnel dans une démarche de changement, un engagement à vouloir se protéger, à poser des limites à un travail souvent trop absorbant, réaliser que la santé est précieuse et que dans ce cas-là «je passe en priorité», avant le devoir à accomplir et les autres.

*prénom d’emprunt

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